Comment reconnaître le frelon asiatique ?

Vespa velutina, une espèce de frelon asiatique introduite d’Asie en France il y a bientôt 20 ans, constitue une grave menace pour les colonies d’abeilles mellifères. Il contribue à des pertes allant jusqu’à 30 % des colonies par an.

La détection des nids repose généralement sur des recherches visuelles, qui prennent du temps et sont inefficaces. Il a été mis au point une technique innovante pour trouver des nids de V. velutina.

Des études menées à la fois par le biais d’observations et d’enquêtes en laboratoire ont démontré que V. velutina peut avoir des effets néfastes sur les Vespidae européens indigènes dans son aire de répartition envahie, soit en leur faisant directement concurrence, soit en s’y attaquant (Cini et al., 2018). On pense que ces Vespidae indigènes pourraient appartenir à des espèces de Vespula, Dolichovespula ou Polistes qui pourraient être particulièrement vulnérables lorsqu’elles sont en compétition pour les nids d’abeilles mellifères riches en protéines (Cini et al., 2018).

Les frelons asiatiques sont des prédateurs généraux opportunistes et se nourrissent de divers insectes, tels que d’autres guêpes sociales (les colonies de Vespula sont souvent situées les unes à côté des autres), des libellules et d’autres proies d’insectes. Avec des capacités de vol supérieures et se cachant dans un feuillage dense pour attendre sa proie avant d’attaquer, ces frelons constituent une force prédatrice redoutable.

Une nouvelle technique a été mise au point pour trouver des nids de V. velutina à l’aide d’ouvrières marquées qui peuvent être retracées jusqu’à des nids qui n’avaient pas été trouvés auparavant dans un rayon de 45 à 1330 mètres de l’endroit où l’ouvrière s’est initialement nourrie. Cette approche permet une réponse rapide lors de la découverte de nids de V. velutina. Cela permet de prévenir la prolifération de ces nuisibles.

Alimentation

Le frelon asiatique à pattes jaunes est un prédateur généraliste agressif qui s’attaque à de nombreuses espèces, notamment les abeilles mellifères et les guêpes sociales, ce qui représente une menace sérieuse pour l’apiculture européenne (Robinet et al., 2016).

V. velutina entre en compétition avec les Vespidae européens pour les ressources en protéines et en sucre dans les zones envahies, soit directement par interactions, soit indirectement par substitution par des guêpes indigènes – cela pourrait se produire en raison de facteurs tels que le chevauchement du régime alimentaire, des scores d’audace et d’exploration plus faibles des reines de V. crabro ou des dates d’émergence saisonnières plus tardives (Cini et al., 2018).

Pour évaluer les effets de V. velutina sur les espèces indigènes de Vespidae dans le nord-ouest de l’Italie, nous avons comparé les abondances de Vespula crabro, Vespula vulgaris et Vespula germanica entre une zone envahie par V. velutina et une zone non envahie dans le nord-ouest de l’Italie. Malgré un chevauchement considérable du régime alimentaire entre les deux régions, leur répartition ne semble pas avoir été modifiée de manière significative par la présence de V. velutina.

Nidification

Vespa velutina est devenue une menace sérieuse pour les populations d’abeilles mellifères sauvages et gérées en Europe (Rortais et al., 2010). Ce frelon opportuniste se nourrit de nombreuses espèces d’arthropodes, mais les abeilles Apis mellifera sont particulièrement attrayantes ; représentant les deux tiers du régime alimentaire de V. velutina en milieu urbain (Villemant et al., 2011).

Les guêpes Vespa velutina sont bien connues pour créer des nids primaires au-dessus du sol, dans les arbres ou les structures artificielles telles que les bâtiments. Lorsque les ouvrières matures émergent, elles créent des nids en papier qui peuvent accueillir jusqu’à 6 000 ouvrières à la fois !

Le suivi des frelons individuels à l’aide de balises PicoPip de 0,28 g nous a permis de localiser cinq nids de V. velutina jusqu’alors inconnus, situés jusqu’à 1,33 km de distance. Cela a montré comment l’utilisation de frelons marqués pour l’emplacement des nids peut constituer un élément efficace d’un plan d’urgence en cas d’invasion qui implique la détection et l’élimination des nids primaires de V. velutina.

Apiculture

V. velutina constitue une menace sérieuse pour l’industrie des abeilles mellifères (Apis mellifera) car son comportement prédateur généraliste peut considérablement affaiblir ou détruire les colonies d’abeilles mellifères, ce qui entraîne une réduction de la production de miel. De plus, V. velutina peut provoquer des réactions allergiques chez l’homme via ses piqûres.

Pour minimiser ses impacts, les gouvernements des régions touchées ont mis l’accent sur la destruction des nids. cependant, ses densités élevées demeurent difficiles à gérer, même avec diverses stratégies de lutte telles que les pièges à appâts liquides (Lioy et al., 2020) ou les nématodes mermithidés (Rojas-Nossa et al., 2018).

La radiotélémétrie s’est avérée efficace pour localiser rapidement les nids de V. velutina, même dans des environnements urbains et agricoles complexes, comme en France et à Jersey. Grâce au suivi de six ouvrières de frelons à pattes jaunes marquées pour le suivi par radiotélémétrie, cinq nids de V. velutina ont été localisés entre 45 et 1331 mètres de leurs points de lâcher (Fig. 3). Ces résultats démontrent comment la radiotélémétrie pourrait constituer un excellent complément aux plans d’urgence actuels axés sur la détection et la destruction des nids sur les fronts d’invasion. Cependant, cette solution est aujourd’hui économiquement pas reproductible à grande échelle.